J’ai rencontré Redolfi à une exposition de la galerie Catherine lssert, à Saint Paul de Vence, dans l’arrière-saison. Au milieu de quelques rares connaissances venues en voisin, il parlait sans doute depuis quelques instants quand un détail jeté dans la conversation me rendit attentif.
Liberté complète de faire une œuvre d’art dans l’une des chambres de l’hôtel Windsor, hôtel dont il était l’heureux propriétaire.
L’illumination me vint à ce rapport du blanc et du bleu de lessive Matissien. Pour le patriarche, la chambre fut à la fin de sa vie très importante. Sardanapale domestique c’est de son lit qu’il dirigea tout son monde, les petites mains comme les petites fesses de ses égéries montées sur des escabeaux pour punaiser aux murs ses beaux papiers de couleurs découpés. Je pensais aussi qu’après le bleu Matisse et le bleu Klein il ne restait plus pour un peintre de passage à Nice comme moi qu’à postuler pour le ” bleu touareg “. J’y ai quelques raisons puisque les deux figures peintes ici sont les répliques de deux autres que j’ai utilisées pour les peintures murales et vidéo des cellules de Fort de l’île Sainte Marguerite, où vous vous rendrez si le tableau de votre chambre a réussi à vous faire entrer dans mon jeu de piste.