Le Windsor vu par Sonia Rachline
L’hôtel Windsor, tout entier une œuvre in situ.
Une oeuvre du temps, de la mémoire, de l’inspiration, une œuvre en devenir permanent aux dimensions artistiques autant qu’humaines. 1989, première rencontre: Bernard Redolfi, le propriétaire d’alors, confie la chambre 83 au plasticien Joël Ducoroy. Une pièce et sa salle de bain comme une page blanche, une invitation à un dialogue entre art et art de vivre. Ensuite, il suffit d’une fois pour créer une habitude, pour commencer une collection.
Chaque année depuis, des artistes français ou étrangers ouvrent une nouvelle porte, transformant peu à peu le lieu, ce bâtiment du XIXe siècle de l’école d’Eiffel en un musée incroyablement vivant, où l’expérience du voyage se mêle inextricablement au cheminement de l’émotion. D’une chambre à la suivante, Ben, Glen Baxter, Raymond Hains, Philippe Perrin… se sont chacun sentis comme chez eux, comme en eux, artistes de passage et tout à la fois artistes en résidence, qui ont repoussé les murs et remodelé le monde.
A leur suite, le visiteur devient acteur bien plus que spectateur à qui l’on donne à vivre plus encore qu’à regarder. La chambre est tout sauf neutre. Elle raconte un passé, une présence, parfois un questionnement.
Depuis 2004, Odile Redolfi-Payen, la nièce de Bernard a repris l’Hôtel, et cette manière de flambeau, multipliant plus que jamais les performances pérennes ou temporaires, investissant aussi et du coup les parties communes. Les expositions y créent la surprise, et laissent des traces. A la manière d’un livre d’or, chaque artiste invité –Marcel Bataillard, Nicolas Rubinstein, Aicha Hamu, Cedric Teisseire, Kristoff Everart, Pierrick Sorin, …- y « abandonne » une oeuvre sur laquelle peut-être, le suivant fondera la sienne. Aussi découvre t’on çà et là, dans le bar, un couloir, l’ascenseur, sur la devanture, une pièce à la troublante identité: légitime comme un inséparable meuble de famille, palpitante comme un étranger débarqué à l’improviste.
Et puis il y a le jardin, moment à part d’une nature qui fait merveilleusement les choses, l’ombre, la lumière, les oiseaux, le gracieux labyrinthe de plantes et fleurs tropicales. La nuit, la Luna, l’installation de Mauro Benetti se reflète dans la piscine. Le jour, le graffiti de JonOne brouille la géographie.
On dit des plus beaux lieux qu’ils ont une âme. Le Windsor en a plusieurs qui se croisent se superposent se rencontrent et dont le point commun, le point de mire, plutôt, est peut-être une certaine idée du bien vivre, au-delà du confort offrir à chacun, le plaisir de s’inscrire dans une histoire. Et de dialoguer avec l’Autre.
Sonia Rachline 2018
Les chambres d’artistes
Les chambres d’artistes ouvrent une fenêtre sur le monde de l’art :
l’utilisation du volume, le jeu des formes et des matières, l’humour…
Chaque chambre est une création, fruit de l’imagination de l’artiste, reflet de son travail. Elle offre toujours au voyageur un espace de découverte.
Liste des chambres d’artistes
4 Basserode, 10 Olivier Nottellet, 11 Samta Benyahia, 17 Jean Pierre Bertrand, 20 Philippe Perrin, 22 Claude Viallat, 23 Glen Baxter, 25 Peter Fend, 31 Aicha Hamu, 32 Jeong-Hwa Choi, 35 Nicolas Rubinstein, 37 Laurence Wiener, 38 Félice Varini, 40 Raymond Hains, 42 Robert Barry, 43 Jean Mas, 45 Lilly Van Der Stocker, 52 Charlemagne Palestine, 54 Henri Olivier, 55 Jean Dupuy, 57 Claudio Parmiggiani, 58 Mathieu Mercier, 59 François Morellet, 60 Gotscho, 62 Olivier Mosset, 63 Présence Panchounette, 65 Ben, 74 Noël Dolla, 77 Cécile Bart, 78 Gottfried Honegger, 79 Joël Jean Le Gac, 82 Claude Rutault, 83 Ducorroy
Les chambres avec fresques
Les chambres avec fresques sont traditionnelles et romantiques.
Antoine Baudoin s’est inspiré de lieux célèbres, de personnages
mythiques ou de scènes féériques.
Ses fresques qui évoquent souvent des contrées lointaines,
prolongent votre voyage par le rêve.
On retrouve ces fresques dans la catégorie Privilège, Séduction et Intimité.